En tant que Strasbourgeois, je suis partiellement déçu par l’action de la municipalité actuelle. J’en attendais bien plus, surtout en matière de réduction de la circulation des véhicules motorisés.
Les précédentes municipalités n’ont jamais jugé utile de verbaliser suffisamment le stationnement sauvage. Je me souviens d’une discussion en 2014, avec un ancien adjoint socialiste, à qui je demandais pourquoi il n’y avait pas plus de verbalisations pour le stationnement sur trottoirs le soir. Sa réponse était à peu près : « Les automobilistes vont dans les restaurants, on ne va donc pas les verbaliser. » Lorsque j’indiquais que nous avions des parkings en ouvrage avec des forfaits à petit prix à partir de 20h, et qu’un automobiliste allant au restaurant pouvait bien dépenser 2€ en plus pour stationner (forfait soirée aux Halles), je n’ai pas obtenu de réponse.
Pour en revenir à la municipalité « écolo » actuelle, je constate une légère diminution du stationnement sauvage en journée, mais la nuit et surtout les week-end, c’est toujours open bar. La verbalisation a augmenté, mais cela reste insuffisant.
Pour défendre les comportements égoïstes des automobilistes, certains avancent qu’ils ne trouvent pas de place. Pourtant, les parkings en ouvrage sont loin d’être pleins et, avec un forfait à 2 € de 20 h à 2 h, ce n’est certainement pas le prix qui est dissuasif.
Lorsqu’un automobiliste commence à stationner sur le trottoir, il y a de fortes probabilités qu’un autre l’imite. Plus il y en a, plus les probabilités augmentent.
Et ce n’est pas uniquement un problème nocturne : en journée aussi, on en voit, par exemple à quelques mètres de l’entrée du lycée Kléber… et cela, quasiment tous les jours de la semaine.
Concernant les motos et scooters :
Je m’attendais à ce qu’enfin les motos et scooters, qui ont pris leurs aises sur les trottoirs, dans les zones piétonnes et de rencontre, fassent l’objet de verbalisations. Mais strictement rien n’a changé, même durant le marché de Noël.
Je ne suis pas pour des verbalisations immédiate lorsque des habitudes ont été prises dans un secteur. Je suis pour une période d’information et de sensibilisation, disons de deux semaines, suivie d’une verbalisation progressive et régulière ensuite.
Si le montant des amendes pour stationnement gênant et très gênant pouvait aller à la ville, je suis sûr que des municipalités feraient le nécessaire pour faire cesser les incivilités. Car stationner sur les trottoirs gêne les piétons et entrave les déplacements des personnes à mobilité réduite.
Le conseil municipal de Strasbourg, à majorité écologiste, a adopté à l’unanimité la charte « Ville à hauteur d’enfant » (https://www.strasbourg.eu/ville-hauteur-enfant). Comme trop souvent, il faudra sans doute attendre un accident pour qu’une municipalité agisse réellement… et encore, souvent seulement pendant quelques semaines.
Il serait également souhaitable que la ville s’attaque à un autre problème : le bruit des véhicules motorisés, qui constitue une source majeure de pollution sonore.
À ce sujet, voici un article intéressant sur les motards et le bruit : https://moto-securite.fr/motards-bruit/
À l’origine, j’avais intitulé ce billet « Strasbourg et le stationnement des motorisés ». Mais en voyant un certain nombre de cyclistes stationnant n’importe comment, j’ai élargi le propos. Car si l’on critique une voiture garée sur le trottoir, un simple vélo placé perpendiculairement au trottoir ou le long d’une barrière peut lui aussi obliger un piéton à descendre sur la chaussée et pour une personne en fauteuil roulant « la gêne » est bien plus importante.
















Mais ce ne sont là que quelques exemples. Les municipalités connaissent parfaitement les zones problématiques, mais elles agissent trop peu : quelques campagnes de verbalisation les soirs de matchs sportifs, mais rien, à ma connaissance, lors des spectacles au PMC ni durant toute la durée de la Foire européenne.
Une sensibilisation des organisateurs, accompagnée d’une information relayée dans la presse, constituerait déjà un premier pas.

